Les ailes de l'artisanat
de la mode
Le 1er décembre 2015 se tenait le douzième défilé Chanel Métiers d’Arts « Paris à Rome ».
A cette occasion, je m'était renseignée sur l’un des métiers de la marque.
Si tu débarques, retiens que Chanel, à partir des années 90’s, a commencé à racheter des maisons de coutures spécialisées telles que la maison Lesage pour la broderie, le bottier Massaro, et d’autres.
Cette constellation est réunie sous l’entreprise Parraffection, filiale de Chanel. Leur travail, véritable artisanat de la mode, est mis à l’honneur lors des défilés Chanel Métiers d’Arts depuis 2002.
Petit aparté, cette concentration d’entreprises par Chanel pourrait être vue d’un mauvais œil. On pourrait penser que le géant, en avalant d’autres maisons, porte atteinte à la diversité du secteur. Cependant il me semble important de considérer cela comme un bénéfice incroyable à la fois pour ces petites fabriques, souvent inconnues du grand public, et à la fois pour le rayonnement du savoir-faire français à l’international. Si le luxe fait déjà la réputation de notre pays, nous n’y voyons pas tout le travail accompli en amont. J’ai eu envie d’écrire un article pour zoomer sur Lemarié, l’un des derniers plumassiers et fleuristes au monde, devenu un Métier d’Art de Chanel en 1996.
Petite Histoire de la Maison Lemarié...
La Maison Lemarié fut fondée en 1880, en plein dans la Belle Epoque alors que la mode était aux chapeaux volières.
D’abord fabrique de plumes pour parure, elle devient rapidement l’une des plus célèbres maisons plumassières de Paris. Dès le début des années 50, leurs plumes de cygne, paon ou autruche ornent les créations des grands noms de l’époque, de Christian Dior à Chanel en passant par Cristobal Balenciaga ou Nina Ricci.
Lemarié commence également à travailler les fleurs, déclinant roses, orchidées, dahlias et anémones en ornements d’organza, de mousseline, de tulle et de velours.
Gabrielle Chanel, qui aimait les camélias, passe alors commande à André Lemarié. Comptant 16 pétales, cette fleur devint l’emblème de Chanel : en motifs, en bijoux, en accessoires…
D'où viennent ces plumes ?
Le commerce la plume – comme celui des peaux et fourrures – est régi par la Convention de Washington. Il est notamment restreint aux oiseaux dont on mange la chair, c’est-à-dire principalement coqs, oies, faisans et autruches.
Les plumes d’autruche proviennent d’Afrique du Sud et de pays d’Amérique du sud, comme celles de nandous, beaucoup de plumes viennent également d’Asie.
Un métier à préserver
Lemarié se développa avec succès pour devenir le premier plumassier de France.
La plumasserie fut autrefois un domaine relativement concurrentiel :
en 1900, on recensait plus de trois-cents plumassiers à Paris.
Après la Seconde guerre mondiale, il y avait soixante maisons de fleurs et plumes dans le quartier de Lemarié : elles ont progressivement fermées, souvent faute d’héritiers.
Monsieur Lemarié en a repris quelques-unes, cinq ou six, pour tracer ensuite son chemin et devenir le plumassier de référence, sinon l’unique en France. Cette raréfaction du métier de plumassier est dû à la fois à la protection animale, à l’évolution des habitudes vestimentaires (le port du chapeau est de moins en moins important au cours de la seconde moitié du XXème), et à la récession et à la fermeture de plusieurs ateliers de haute couture (Yves Saint Laurent, Balenciaga…).
Ah mais ce sont des plumes ?!
Si comme moi tu es un féru des pubs de parfums, tu te rappelles sans doute de la robe de Nicole Kidman dans le film pour Chanel N.5. Rose poudré, volumineuse, long jupon qui ramasse les saletés du bitume… Eh bien c’est non sans plaisir que j’ai appris que cette fameuse robe est l’œuvre de la Maison Lemarié.
Un très bel article a été fait par le Journal Flou, avec de beaux zooms sur les plumes chez Chanel. Mhmm ça me fait frissonner sérieux.
Sources :
http://lejournalflou.com/2015/10/visite-des-metiers-dart-chanel-lemarie/
© Crédits photos : http://www.marinepacault.com/lemarie-le-dernier-plumassier?ckattempt=1
https://undiarioweb.wordpress.com/2016/03/04/curiosidades-de-la-alta-costura/
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Plumes d’autruche dans tulle
Robe de clôture du défilé automne-hiver 2013-2014 d’Alexandre Vauthier
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